Que répondre à celles et ceux qui affirment que l'industrie de la mode n'a rien à se reprocher et que, de toutes façons, on ne peut rien y faire?

La fast fashion nous fait croire qu'il n'est pas possible de produire autrement. FAUX ! De nombreuses luttes collectives ont permis des avancées majeures et ont prouvé que les entreprises pouvaient produire de façon plus responsable. Les mobilisations ayant suivi l’effondrement du Rana Plaza ont, par exemple, poussé plus de 200 marques à signer l’Accord sur la sécurité des bâtiments au Bangladesh, où ces incidents étaient légion. Depuis lors, les risques pour la sécurité des travailleur·euses ont considérablement baissé au Bangladesh et le programme d’inspections a été lancé au Pakistan, d’autres pays de production devraient suivre. Plus récemment, la campagne Bangladesh Crackdown a permis l’abandon de nombreuses poursuites contre des travailleur·eusess grâce à la pression internationale. Ensemble, on peut renverser le rapport de force.

Agis maintenant !

La fast fashion, c’est un système bien rôdé qui te pousse à acheter toujours plus. Elle dépense des millions en campagnes marketing. Elle te fait croire que tu es unique, alors que tu portes juste l’uniforme du moment. Elle fabrique ton insatisfaction pour mieux vendre sa « nouveauté ». La conséquence de tout ça ? La production de vêtements a doublé depuis le début du 21e siècle. Dans le même temps, on jette des tonnes de vêtements chaque année, au point que même les dons de vêtements finissent en montagne de déchets. On estime qu’en Europe, chaque personne produit 12 kilos de déchets textiles par an.

Agis maintenant !

Face à l’urgence écologique et aux attentes croissantes des consommateur·rices, un nouveau registre s’est imposé dans la communication des marques : celui de la durabilité. Elles multiplient les collections « conscientes », « vertes » ou « éco-responsables » et mettent en scène la nature. Elles utilisent un vocabulaire rassurant comme « durable », « responsable » et « naturel ». Elles revendiquent haut et fort des initiatives écologiques cosmétiques (comme le remplacement des sacs plastiques par des sacs en papier) ou ont recours à des pratiques de responsabilité sociale des entreprises, bien souvent inconsistantes. Derrière cette façade verdie, le tableau est tout autre : l’industrie textile est tout sauf « green ». Elle génère - entre autre - près de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et consomme des quantités d’eau colossales.

Agis maintenant !

La fast fashion ne vend pas seulement des vêtements : elle recycle les discours féministes, antiracistes et écologiques pour masquer son réel fonctionnement. Derrière les slogans d’empowerment et les mannequins « inclusif·ves », la réalité n’a rien d’étincelant : ce sont encore les personnes les plus précaires, les femmes et les personnes migrantes qui sont exploitées dans des conditions indignes. Les ouvrier·ères, qui cousent 7 jours sur 7 dans des usines insalubres.

L’effondrement du Rana Plaza, en avril 2013, aurait dû être un électrochoc : plus de 1 100 mort·es sous les décombres. Dix ans plus tard, les slogans semblent plus progressistes. Mais l’exploitation, elle, n’a pas bougé d’un fil.

Agis maintenant !

De plus en plus d'enseignes de fast fashion se sont mises à la mode des collectes de vêtements usagés. Mais, en Europe aujourd'hui près de 4 millions de tonnes de vêtements sont jetés chaque année. À peine portés, déjà obsolètes. Bienvenue dans le monde infernal de la fast fashion : pollution massive, rythme de production délirant, obsolescence programmée. Et ne nous trompons pas : l’industrie de la mode n’a pas attendu Shein ou Temu pour exploiter sans limite les travailleur·euses et l’environnement. Ces géants ne font qu’aller plus vite, plus fort. Les recettes, elles, restent les mêmes : prix toujours plus bas, opacité, sous-traitance à outrance. Avec, en variables d’ajustement l’environnement et les conditions de travail.

Résultat : un secteur du seconde main saturé de vêtements invendables, une planète étouffée sous les déchets et une exploitation sans fin.

Agis maintenant !

Oui, la fast fashion emploie plusieurs millions de travailleur·euses dans ses filières de production. Mais à quel prix ? Produire vite, beaucoup et à bas coût, voilà sa logique. Pour y parvenir : matériaux synthétiques issus de la pétrochimie, prix écrasés parfois en dessous du coût réel de production, délocalisations massives, sous-traitance sans fin, salaire de misère, conditions de travail précaires et protection sociale quasi inexistante.

Ce n’est pas un progrès. C’est de l’exploitation. Moins de 1 % du prix de ton t-shirt préféré revient à celles et ceux qui l’ont fabriqué. Et la fast fashion ne se contente pas d’exploiter. Elle détruit. Elle efface les savoir-faire locaux, remplace les emplois stables par des postes précaires, abîme l’environnement et accélère la crise climatique.

Agis maintenant !

Les vendeur·euses de ton centre commercial préféré paient aussi au quotidien le prix de la fast fashion. Derrière l’image lisse et polie des boutiques se cachent des horaires variables, de la pression constante, des salaires au rabais et des contrats précaires (flexi-job, intérim, jobs étudiants). C’est sur leur dos que les grandes enseignes, aidées par le gouvernement, font des économies : en franchisant, en supprimant des emplois, en imposant des temps partiels, en remplaçant des CDI par des emplois précaires moins payés, en exigeant plus de flexibilité et de polyvalence, en exerçant plus de pression à la productivité.

Agis maintenant !

Tes vêtements ne sont pas si innocents qu’ils en ont l’air. Des pesticides utilisés dans les champs de coton au permanganate de potassium vaporisé sur les jeans pour les délaver, ce sont plus de 2000 substances qui peuvent intervenir dans la fabrication d’un seul vêtement. Parmi elles, plus de 150 sont considérées comme dangereuses pour la santé. Certaines sont nocives seules, mais leur combinaison peut accentuer leur toxicité. Phtalates et substances perfluorées, perturbateurs endocriniens, peuvent, par exemple, affecter la fertilité et être particulièrement dangereux pour les enfants. Ces produits continuent à se libérer à chaque lavage et polluent les océans via les microplastiques.

La toxicité des vêtements menace tout : les travailleur·euses qui les fabriquent, celles et ceux qui les portent et la planète elle-même.

Agis maintenant !

La croissance de la fast fashion repose sur des décisions politiques et économiques : délocalisations, dérégulation et accords de libre-échange sans contraintes sociales ou environnementales. Les marques profitent de ces systèmes pour produire toujours plus vite et moins cher, souvent au détriment des travailleur·euses et de l’environnement. Les entreprises font pression sur les États pour maintenir une faible régulation et tirent profit de la violation des droits humains. On le voit lors de la répression des travailleur·euses revendiquant une hausse du salaire minimum au Bangladesh en automne 2023, ou à travers les liens économiques que certaines marques entretiennent avec des régimes responsables de crimes contre l’humanité.

Tant que les lois et normes restent insuffisantes, ce sont les profits qui passent avant les humain·es et la planète.

Agis maintenant !